Théorie de la Couleur - et - Vocabulaire
Votre amie et son « wonderful glow » vous ont convaincu(e) – si vous voulez relire le début de l’histoire, c’est ici. Résultat, vous aussi vous avez envie de passer un « test colorimétrique ». Vous aussi, vous voulez faire analyser vos couleurs personnelles afin de trouver votre saison et vos meilleures couleurs.
Alors vous faites quelques recherches sur internet. Et vous trouvez quoi ?
N’hésitez pas à utiliser (ouvrir/fermer) la table des matières ci-dessous pour naviguer plus rapidement.
Sur le net, Vous trouvez quoi ?
- Vous trouvez quelques portraits types des 4 Saisons, qui varient d'un site à l'autre ;
- de longues listes de coloris (yeux, cheveux, peaux) qui se recoupent d'une saison sur l'autre ;
- des exemples de femmes que vous n’arrivez pas vraiment à distinguer ;
- des palettes de couleurs qui varient également d'un site à l'autre ;
- et personne pour vous expliquer pourquoi telle couleur appartient à telle saison, et pas à telle autre.
Bref, le sujet vous rend perplexe.
Mais surtout, vous réalisez que vous ne savez même pas comment vous y prendre pour décrire une couleur.
Un problème de Vocabulaire
Selon moi, il y a un obstacle à dépasser avant de plonger dans l’analyse de vos couleurs personnelles.
C’est le vocabulaire.
Sans le vocabulaire de base de la Couleur, tout a l’air compliqué. Mais pas de panique. Dans cet article, je vous aide à l’assimiler tranquillement.
Et grâce à ce vocabulaire, vous allez pouvoir :
- décrire une couleur,
- comprendre l’énergie qu’elle dégage
- et la relier à sa Saison.
Par où commencer ?
En fait, c’est plus simple qu’il n’y paraît.
Quelle que soit la technique d’analyse utilisée, les 3 Dimensions de la Couleur définies par Munsell sont les 3 clefs qui permettent de décrire n’importe quelle couleur.
P.S. : si vous n’avez pas encore lu le 1er article de cette série sur l’Analyse Couleur Personnelle, cliquez ici.
Alors mettez de côté vos préférences personnelles pour l’instant et entrons dans le vif du sujet.
Pour vous, je passe en revue les 3 Dimensions de la Couleur (TEINTE, VALEUR, SATURATION) et je fais le tour des notions les plus importantes.
N.B. : je note les termes anglais entre parenthèses car vous pouvez être amené(e) à les croiser ailleurs, notamment sur des sites anglo-saxons.
LA TEINTE (Hue) et sa Température
Une TEINTE est une couleur pure.
Depuis le 17ème siècle, nous disposons d’une représentation spatiale des couleurs très efficace : le cercle chromatique de Newton. Un outil capital pour les artistes qui l’ont beaucoup retravaillé.
Ci-dessous, le cercle chromatique de Johannes Itten est sans doute l’un des plus connus, et aussi le plus utilisé. Très pratique, il représente toutes les TEINTES PURES et leurs interrelations. Soit :
- les couleurs primaires* et leurs mélanges, les couleurs secondaires et tertiaires ;
- les couleurs chaudes et froides* situées de part et d’autre de la ligne transversale ;
- ainsi que les couleurs complémentaires* situées en vis-à-vis les unes des autres.
N.B. : l’astérisque (*) signale une notion développée plus loin dans l’article.
1. Il existe des Couleurs Chaudes, Froides et Équilibrées
Dès l’Antiquité, nous avons associé certaines couleurs avec les 4 éléments de la nature (feu, eau, terre, air). C’est ainsi que nous avons commencé à connecter Couleur et Température.
Comment avons-nous relié les couleurs à nos sensations physiques ?
Pour répondre à cette question, il suffit d’imaginer certaines scènes de la vie courante : un feu de cheminée, un plancher chaleureux, un sol aride, le désert, le soleil, le jour, et inversement la nuit, la lune, un sol neigeux, un paysage de glace, un mur carrelé, une montagne en hiver, etc.
Les coloris humains sont aussi chauds et froids.
Toutes ces images mentales – et les couleurs qui leurs sont associées – ont la capacité de faire naître chez nous des sensations thermiques bien réelles. Comment ? Leur simple évocation suffit à faire remonter les informations qui sont déjà stockées dans notre corps.
N.B. : Une variation effective de la température corporelle a même pu être mesurée en laboratoire (+/- 0,5°C).
Résultat : c’est ainsi que nous avons polarisé les couleurs Jaune et Bleu. Nous avons associé les couleurs contenant du jaune à des sensations chaudes et les couleurs contenant du bleu à des sensations froides.
On parle de la température psychologique d’une couleur.
Une Couleur peut être réchauffée ou refroidie.
À partir du 17ème siècle, grâce au cercle chromatique de Newton, les artistes ont pu faire des déductions plus académiques.
Ils ont identifié les 3 COULEURS PRIMAIRES : le rouge, le jaune et le bleu.
Ce sont les 3 couleurs de notre environnement physique qui ne sont pas le résultat d’un mélange d’autres couleurs. Bien au contraire, ce sont même celles qui permettent de créer par mélange toutes les autres couleurs.
En terme de Température :
- Le bleu est l’agent froid et sombre du cercle chromatique.
- Le jaune est l’agent chaud et lumineux du cercle chromatique.
- Le rouge, situé entre les deux, n’est ni vraiment chaud, ni vraiment froid. Il est plus équilibré.
Pour faire varier la température d’une couleur, il suffit de lui ajouter du jaune ou du bleu comme sur la figure ci-dessous :
- L’ajout de Bleu refroidit une couleur.
- L’ajout de Jaune réchauffe une couleur.
- Quant au Rouge, nous verrons qu’il équilibre et réchauffe dans une moindre mesure.
Cas particulier du Bleu et du Jaune
Le bleu étant la couleur la plus froide du cercle chromatique, il peut seulement être réchauffé, que ce soit par du jaune ou par du rouge. Résultat : il n’est jamais « réchauffé » au point de donner une couleur chaude. On obtient seulement du violet, une couleur froide, ou du vert, une couleur relativement équilibrée.
Le jaune étant la couleur la plus claire du cercle chromatique, elle est très sensible. Et de très petites quantités de bleu ou de rouge suffisent à l’altérer. Résultat : l’ajout de 3% de bleu donne un jaune plus acide (froid) et 5% de rouge donne un jaune plus doré (chaud).
Où se situe la limite entre les couleurs Chaudes et Froides ?
Cette question est subjective et il n’existe à ce jour aucun consensus clair.
Personnellement, je me rallie à l’hypothèse de Goethe (cf. Traité des couleurs – 1810).
Selon Goethe, le ROUGE et le VERT sont deux couleurs équilibrées :
- Elles ne sont ni froides (pas de dominante bleue), ni chaudes (pas de dominante jaune).
- Situées l’une en face de l’autre sur le cercle chromatique, elles séparent physiquement les couleurs chaudes et les couleurs froides.
Cette séparation est symbolisée par la ligne transversale qui partage le cercle en deux parties égales.
Cf. le cercle chromatique de Johannes Itten.
2. Notion Importante : les couleurs complémentaires donnent du relief à la vie
Pour Une Science Sous la Robe, la notion de couleurs complémentaires est particulièrement importante.
Pourquoi ?
Parce qu’elle constitue le fondement théorique qui différencie notre méthode de toutes les autres méthodes d’analyse couleur. (Voir l’article sur la théorie des 4 Saisons en 3 parties).
DÉFINITION : 2 couleurs sont dites complémentaires quand, ensemble, elles forment un couple qui contient des quantités équilibrées des 3 couleurs primaires, du jaune, du rouge et du bleu. Leur mélange produit un gris neutre.
- Le Bleu est la couleur complémentaire du Orange, qui est un mélange équilibré de Jaune et de Rouge.
- Le Rouge est la couleur complémentaire du Vert, qui est un mélange équilibré de Jaune et de Bleu.
- Le Jaune est la couleur complémentaire du Violet, qui est un mélange équilibré de Rouge et de Bleu.
IMPORTANT : sur le cercle chromatique, 2 couleurs complémentaires sont situées en vis-à-vis l’une de l’autre. Ce sont donc 1 couleur chaude et 1 couleur froide – à l’exception du vert et du rouge qui sont deux couleurs équilibrées.
À RETENIR : lorsqu’on met deux couleurs complémentaires côte à côte, elles se vivifient l’une l’autre. C’est sans doute pour cette raison que la Nature les associe si fréquemment, car elles donnent du relief au monde qui nous entoure.
Voici en image l’exemple du bleu et du orange :
LA VALEUR (Value)
La VALEUR, c’est le degré de « clair ou d’obscur » d’une couleur, qui dépend directement de la quantité de blanc ou de noir qu’elle contient.
Pour comparer des couleurs de différentes valeurs, on utilise une échelle des gris (voir le document ci-dessous – LES VALEURS).
1. Il existe des Couleurs Claires, Moyennes et Sombres
Sur les figures (a) et (b) ci-dessous, vous pouvez voir que chaque TEINTE (hue) a une VALEUR de départ qui lui est propre.
Le jaune est la couleur dont la valeur d’origine est la plus claire. Puis viennent dans l’ordre le orange, le vert et le rouge, qui sont des valeurs moyennes. Et enfin, nous avons le bleu et le violet, qui sont des teintes plus sombres.
Une Couleur peut être éclaircie ou assombrie.
On peut éclaircir une teinte en lui ajoutant du blanc : on parle de « couleur dégradée » (tint).
Et on peut assombrir une teinte en lui ajoutant du noir : on parle de « couleur rabattue » (shade).
Notez bien que l’on préfère parler de couleurs claires ou pastel, et de couleurs sombres ou profondes.
2. Notion Importante : Qu’est-ce que le Contraste ?
Le Contraste est une notion essentielle dont le rôle est largement sous-estimé dans l’habillement. Nous verrons comment l’utiliser en conscience dans nos choix de vêtements.
Pour l’instant, regardez bien les deux photos en Noir & Blanc ci-dessous. Elles présentent chacune un éventail de valeurs claires à foncées.
À RETENIR : Si l’on isole la valeur la plus claire et la valeur la plus sombre de chaque photo, et que l’on mesure l’écart entre ces deux valeurs (grâce à l’échelle des gris), on obtient la quantité de CONTRASTE présente dans ces photos.
Plus l’écart entre les deux valeurs est important, plus le contraste est fort.
N.B. : vous pouvez conduire le même exercice avec des photos en couleurs – cf. figures (a) et (b) du document LES VALEURS ci-dessus.
LA SATURATION (Chroma)
La SATURATION d’une couleur désigne son degré de pureté, qui varie en fonction de la proportion de gris (tone) qu’elle contient.
C’est une notion plus subtile et sans doute plus difficile à saisir, à ne pas confondre avec le Contraste .
1. Il existe des Couleurs Vives, Amorties et Sourdes
Sur le diagramme ci-dessous, vous pouvez observer l’amortissement progressif d’une TEINTE vive, pure, saturée, par des quantités croissantes de gris :
Une Couleur vive peut être assourdie
Regardons plus attentivement ce diagramme :
- À gauche, la couleur est PURE (clear) : 100% de pigments colorés.
- De gauche à droite, les pigments colorés sont progressivement remplacés par du gris : 10% de gris, 20%, 30%…
- À droite, le Gris a totalement remplacé la Couleur.
Résultat :
- La couleur s’éteint au fur et à mesure que la quantité de gris augmente. Elle est progressivement ASSOURDIE (muted).
- La VALEUR de départ n’a pas changé. La couleur pure n’est ni plus claire, ni plus foncée que la couleur grise qui en résulte.
2. Notion Importante : Vive ou Sourde, l’énergie est différente
- Une couleur vive est totalement saturée, pure, limpide, éclatante et forte.
- Une couleur sourde est (+ ou - ) désaturée, éteinte ou terne. Mais elle est aussi plus feutrée, plus opaque et plus douce.
IMPORTANT : Ces deux types de couleurs ne dégagent pas la même énergie.
Regardez par exemple ces deux photos. La rainette à gauche dégage une énergie juvénile et pleine de vie, alors que la grenouille à droite a l’air plus calme et plus mature.
SYNTHESE GLOBALE
1. La Roue des Couleurs
La Roue des Couleurs, utilisée par tous les professionnels de la Couleur, est une représentation synthétique de toutes les couleurs existantes. Extrêmement pratique, elle contient de la périphérie vers l’intérieur du cercle : les couleurs pures, les valeurs claires, les couleurs sourdes et les valeurs sombres.
2. Représentation graphique d'un Groupe de Couleurs
Représenter graphiquement un groupe de couleurs proches en terme de Température, de Valeur et de Saturation, nécessite 3 axes :
- un axe qui indique la température moyenne de ces couleurs (froide à chaude)
- un axe qui indique la valeur moyenne de ces couleurs (claire à foncée)
- et un autre axe qui indique le niveau moyen de saturation (pure à terne).
3. Représentation graphique d'un Profil Colorimétrique
Par extension, représenter un profil colorimétrique revient à représenter graphiquement la palette de couleurs qui lui correspond.
Ces 2 représentations graphiques se superposent parfaitement.
Voilà.
Vous avez maintenant le vocabulaire nécessaire pour « parler couleurs » et comprendre la Théorie des 4 Saisons.
Et si vous voulez commencer à appliquer ces connaissances, vous pouvez d’ors et déjà analyser les couleurs des vêtements de votre garde-robe.
Regardez par exemple si vos goûts personnels vous portent vers des couleurs qui ont un profil semblable (des couleurs froides et claires, par exemple) ou vers des couleurs plus disparates (vives et sourdes, chaudes et froides, claires et foncées, etc.).
Merci Élodie !
Magistral ! Très clair et bien illustré !
Excellente démonstration, claire et précise. Merci
merci pour cette simplicité et clarté de votre écrit qui nous amène à mieux comprendre la théorie des couleurs ,